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Pas très cathodique
27 février 2008

Pas de souchis dans ma cuijine... (par Mélimélo)

Si tu n’as jamais goûté des sushis de schtroumph, t’es vraiment out complet. Lecteur de notre blog pas très cathodique, tu connais mon faible pour les chaînes qui ne fatiguent pas la matière grise. C’est donc sur l’une d’entre elles, M6 pour la citer, que j’ai découvert une nouvelle perle rare. Ils ont vraiment un talent incroyable pour inventer des concepts d’une futilité et d’une facilité incroyables.  Je l’ai découvert il y a trois semaines, lors de l’une de mes soirées étap’hôtel, où tu as le choix entre regarder la télé dans ta chambre en mangeant un bol de corn flakes, ou lire un bouquin en picorant des carottes-celeri rapés sans fourchette.

Donc ce soir-là après une journée à décrypter du manuscrit et de la carte centenaires, je m’affalai sur le lit zapette en main. Et je découvris donc :  Un dîner presque parfait. Je dois dire que cette semaine-là, sûrement pour allécher le gogo, on nous avait concocté un panel de cordon plus que bleus. Cinq lyonnais aussi différents les uns des autres que sympathiques. Et je dois dire que cette semaine–là, mon bol de corn flakes spécial K me parut vraiment léger. Les participants avaient vraiment mis les petits plats dans les grands, l’envie de partager, de faire découvrir, la sacro-sainte convivialité étaient à table tous les soirs. On se serait presque ennuyé tant les dîners étaient parfaits. Je n’aurais d’ailleurs même pas pensé en parler ici. Parce moi comme à dit Poires, un commentateur qui n’avait pas vu que j’avais des seins (et plutôt en melons qu’en poire), je suis un sale con, et je n’ouvre ma grande g… que pour dire du mal.

La deuxième semaine, me donna donc du grain à moudre. Le panel était plus uniforme et consensuel. Participants entre 30 et 40 ans. Jeunes cadres un peu branchés. Apparts refaits par la Damidoladorée. Cuisines aménagées. Mais là on sentait le gros concours. Excepté un des participants, chacun était là pour destroyer l’autre.  Sur que SA cuisine était LA meilleure. Chacun ne cherchant pas  comme la semaine précédente à faire plaisir aux autres mais à les écrabouiller en donnant sa petite leçon. Mais on était encore dans le bon ton, et ça donnait encore faim. Sincèrement ça donnait envie de taper « M6 point èfèr » pour avoir toutes les recettes.

Nous abordons donc la troisième semaine. Et là, c’est le drame, tout bascule. Entre 25 et 60 ans. Infirmier, prof de maths, cadre commercial, chargé de com, et un galeriste.
Tout de suite le galeriste celui-là je le flingue. Première réflexion, ah oui j’ai oublié de dire que chacun est invité à faire des commentaires au cours de la soirée, dans la salle de bains de son hôte. Pourquoi la salle de bains je sais vraiment pas… Donc le vieux con il file à la salle de bain pour dire qu’il n’arien à voir avec tous les autres convives parce que culturellement… il a l’habitude de fréquenter  des personnes d’un autre milieu, mais bon il veut bien essayer de parler avec eux qu’il dit. C’est un dîner de con ou quoi ? Parce que lui il a gagné d’office pour moi.
Bref, en plus évidemment il est persuadé qu’il gagnera le concours et il dégueule sur tous les autres participants.

Remarque que pour le lundi y’a de quoi vomir, ou du moins avoir quelques hauts le cœur. « Menu énigmatique ». C’est la prof de math, qui dit à la caméra qu’elle déteste son métier, et qu’elle rêve de ne faire que de la cuisine. Le problème c’est qu’elle doit peser 20 kilos toute mouillée, et qu’elle est triste comme la pluie. Bon alors accroche toi pour le menu. En entrée c’est un cocktail genre purée de fruits qui se mange avec une petite cuillère qui s’appelle un Rinquinquin avec un morceau de pain aillé grillé au four. Ouais comme ça, ça n’a l’air de rien mais tu vas voir après. Après elle nous sort un turbo cuit dans un fond de veau avec ses légumes crus. Bien alors là attention donc elle a fait cuire le poisson dans un jus de viande puis elle a découpé du pain de mie et aussi des carottes crues et du radis cru. Avec les radis les carottes et le pain elle a fabriqué des petites voitures et puis après elle a écrabouillé je sais plus quel légumes verts et roses et elle a mis le turbo roulé juste au milieu de cette purée. Bon en fait l’intérêt de la recette est son nom : le turbo à fond. Alors là accroche toi si tu veux suivre. Les légumes en forme de petite voiture c’est pour aller avec le turbo, et si tu mets le turbo, tu vas trop vite alors tu prends une amende, d’où les amandes pilées sur la purée de légumes. Non mais là on est plus dans la cuisine connement banale on est dans le conceptuel, tu vois. Trop forte la prof de maths. Et pour dessert nous frisons l’extra conceptuel. Sur une assiette 5 bouillies en couleur. Une bleue, faite de bonbons en schtroumphs de curaçao et de riz, des sushi de schtroumphs quoi. Les autres purées j’ai oublié leur composition mais c’est pas l’important puisque l’idée était qu’elle avait dessiné une voyelle sur chaque assiette. Donc là j’explique A E I O U, les voyelles poème de Rimbaud Arthur. Et RIMBAUD ça fait penser à quoi, hein. Mais t’es naze ou quoi ? ? RIM BAUD, j’ai dit ! RIM comme RINquinquin et BAUD comme turBO. Et la tu as la solution du menu énigmatique. Voili voilà, comment on obtient  un 5,7 pour un menu franchement pas très alléchant. 

Et le vieux qui a fait semblant d’adorer lui a collé un 3.

Mais ce soir, il a fait plus fort puisqu’il s’est extasié devant un menu qu’il s’est empressé de démolir aussitôt.

Je n’ai qu’une hâte c’est d’être à jeudi pour savoir ce que ce maître es-prétention va nous préparer.

[Chronique aux petits oignons par Mélimélo]

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Commentaires
L
Une prof de math triste comme la pluie... C'est marrant, mais maintenant que tu le dis, je n'en ai jamais croisé des rigolos, moi, de profs de math. C'est sûrement pour ça que j'ai fait Lettres...
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